Guided by Voices – My Kind of Soldier (2003)

Dédicace à tous les Beatle Bob de la planète qui vivent la musique, font vivre la musique, et qui sont orphelins de leur passion à cause de la fermeture des salles de spectacle, de concert, des jauges imposées, ou à cause de l’annulation des festivals, depuis la propagation de ce foutu virus mortel à la con.

Guided by Voices (GBV pour les intimes) est l’un des plus anciens groupes indie rock américain encore en activité. Formé en 1983, il est devenu une véritable institution pour tous les adeptes du Lo-fi. Avec plus d’une trentaine d’albums à son actif, des enregistrements pirates de ses concerts en pagaille, son répertoire est pléthorique, même s’il n’est pas toujours au niveau. Et pour cause, Robert Pollard, son prolifique leader et le seul membre d’origine à encore tenir la baraque, a composé plus de 2400 chansons ! J-Mascis, Lou Barlow ou Stephen Malkmus, les autres papes de la scène Lo-fi, peuvent aller se rhabiller avec leurs groupes respectifs. Qu’ils se rassurent cependant, la quantité n’a jamais été un gage de qualité… Mais ça on s’en tape puisque chacun juge selon ses goûts.

Qualité qui ne saurait être mise en doute ici avec le morceau « My Kind of Soldier » qui accompagne ce post (enfin c’est plutôt l’inverse). La chanson est tirée de l’album Earthquake Glue, sorti chez Matador Records en 2003. Refrain entêtant, mur de guitares distordues à tomber par terre qui fait écho aux fureurs du shoegaze britannique des années 90 (My Bloody Valentine, Ride, etc.), c’est un morceau de bravoure qui risque de trotter dans la tête un bon moment. « My kind of soldier / You can ride on my shoulders / When you’ve won / Fight for the moment of control / When it opens then its gone ».

Guided By Voices – Village Underground © Chris Almeida

Le clip semble, lui, vraiment fait maison avec les moyens du bord, autrement dit pas grand chose s’agissant de Guided By Voices (comme Jeanne d’Arc). Son esthétique fauchée et ses effets très années 90 sont la parfaite illustration de cet esprit « Do It Yourself » qui caractérise tous ces groupes, quels que soient leurs styles, qui œuvrent dans l’ombre du marché mainstream sans bénéficier de gros moyens de production. La passion et la créativité qui les animent leur amènent le soutien d’un public fidèle. Ce sont pourtant eux qui souffrent le plus aujourd’hui de la crise du Covid avec l’ébranlement des réseaux de distribution et surtout de programmation.

Quant à Beatle Bob (Robert Matonis à l’état civil) qui apparaît dans le clip, le type existe vraiment. Ce drôle d’oiseau vit à Saint-Louis (Missouri), où il est là-bas une figure de la scène musicale, faisant remarquer sa silhouette longiligne, son look so 60s et ses très personnels pas de danse lorsque, tous les soirs, il écume les concerts de sa cité.

Guided By Voices and Park Doing live at The Sinclair in Cambridge (oct. 2018)

« Rock’n’Roll Will Never Die ! »

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